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I40                 LES SIRES DE BEAUJKU

Dans le traité de paix qui suivit, il accepta trop facilement,
sur les conseils du duc de Bourbon, des clauses onéreuses
exprimées en termes ambigus. Plus tard, quand, en suite
de ce traité, le comte de Savoie fit prêter aux seigneurs
de Dombes un serment qui semblait méconnaître les droits
souverains d'Edouard, celui-ci ne fit aucune réclamation
et fut loin de montrer la même énergie que son pré-
décesseur Antoine, dans un cas semblable. Ce dernier,
comme je l'ai raconté plus haut, voyant que le comte de
Savoie avait fait faire en son absence, à plusieurs de ses
vassaux, une déclaration par laquelle ils le reconnaissaient
pour leur souverain, n'eut rien de plus pressé à son retour
que d'exiger de ceux-ci un nouveau serment de fidélité
annulant les déclarations faites à son préjudice. Edouard II,
au lieu d'imiter cet exemple, n'osa pas protester et subit la
loi du plus fort.
    Ce prince montra la même inconséquence, dans ses
 différents rapports avec le roi. Deux fois il se mit presque
 en état de rébellion contre celui-ci, faisant fermer les portes
 de Belleville et de Villefranche devant ses envoyés ; et
 quand, sur la fin de sa vie, il se fut livré à cet acte d'em-
portement contre un huissier du parlement de Paris qui
 fut suivi de son arrêt de mort, sacrifiant l'intérêt de sa
 famille pour sauver sa vie, il donna au duc de Bourbon, du
 sang royal, ce Beaujolais formé par ses ancêtres, au détri-
 ment de ceux qui portaient son nom. Triste fin pour une
 race illustre qui méritait un meilleur sort.


      (A suivre).                                   E. L.