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I30                 LES SIRES DE BEAUJEU

de Savoie prétendirent plus tard cette souveraineté sur la
Dombes, en s'appuyant précisément sur cette déclaration.
Antoine de Beaujeu ne s'y trompa nullement. Car, à son
retour de l'armée, il fit renouveler à tous ces seigneurs leur
hommage et fidélité, avec protestation d'anéantir toutes les
nouveautés qu'ils avaient pu y introduire. Trois ans plus
tard, dans une enquête faite pour régler les limites entre
Thoissey et Châtillon, les témoins déclarèrent nettement
que ce sire avait la juridiction et la souveraineté sur les
endroits contestés par les officiers du comte, et ceux-ci
n'osèrent pas s'élever contre leur témoignage.
   Les pertes considérables éprouvées par le Beaujolais sous
Guichard VI ne furent pas les dernières. Il y en eut d'autres
presque aussi grandes sous son fils Edouard I er , grâce à un
concours d'événements des plus malheureux. Tant il est
vrai que, lorsque l'heure de la déchéance arrive pour les
maisons comme pour les pays, tout se réunit pour la rendre
plus rapide et plus certaine. Edouard, prince valeureux et
loyal, avait droit de fiet sur le château de Beauregard
possédé par les seigneurs de Saint-Trivier. Il voulut obliger
Amand de Saint-Trivier à lui rendre l'hommage qu'il lui
devait. Celui-ci, se sentant appuyé par le dauphin de Vienne
dont il était aussi vassal, refusa. Edouard attaqua aussitôt son
château et le prit. Le dauphin se déclara alors ouvertement
pour Saint-Trivier, amassa des troupes, mit le siège devant
Miribel et s'en empara avant qu'Edouard, qui ne s'attendait
pas sans doute à son intervention, pût s'y opposer. Il fut
aidé dans son action par la complicité du comte de Savoie.
Tout faisait à ce dernier un devoir d'aller au secours du
sire de Beaujeu : la parenté et les alliances qui si longtemps
avaient uni leurs familles, les services que nos princes lui
avaient rendus et à ses prédécesseurs jusqu'à compromettre