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I0| LES SIRES DE BEAUJEU Les successeurs de Béraud arrondirent promptement ce noyau déjà considérable de leurs Etats. Humbert I er , son fils, avait des possessions à Monsols, diocèse d'Autun ; à Morgon, diocèse de Mâcon, et à Vaux, diocèse de Lyon. Guichard, second fils de Béraud, en avait également à Cercié et à Saint-Georges-de-Reneins. Sa femme jouissait de biens considérables, paraît-il, à Lacenas et à Liergues, et même à Juis et à Ouroux en Dombes. Dès le xie siècle, Guichard II possédait des terres à Bruyères (ou Berruyères), dans le comté de Mâcon, et sa femme à Vitry, diocèse d'Autun, dont elle donna l'église à Cluny. Vers 1064, il reçut en alleu, de Milon de Limas, toute la terre de ce nom, où plus tard fut bâti Villefranche. Il possédait déjà le territoire voisin de Denicé, car à la même époque, il donna à l'abbaye de Savigny la moitié de l'église de Mont- melas, et en 1074, il ajouta à ce don les églises de Denicé et de Cogny et la chapelle de Montmelas. L'expansion des sires de Beaujeu rencontra du côté de Villefranche une barrière infranchissable. Anse appartenait à l'Église de Lyon ; or, les biens d'Église, à cette époque surtout, n'étaient pas facilement assimilables. Si nos sei- gneurs, comme tous ceux de ce temps, se laissaient entraîner quelquefois à les attaquer, ce n'était guère qu'en passant et plutôt pour les piller que pour s'en emparer. Sous la menace de l'excommunication, la restitution et la répara- tion ne tardaient pas à suivre la conquête. Ainsi arrêtés dans leur marche vers Lyon, les sires de doit, m'a-t-il dit lui-même, donner à ce sujet dans son Histoire de Lyon, actuellement en préparation : elles ne peuvent manquer d'être intéres- santes, à cause de sa profonde connaissance des hommes et des choses des premiers temps de la féodalité.