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                          EN FRANCE                           87

moricaud de nos chambrées a le plus de ressemblance
avec le type à ornementation complète ou type pri-
mitif.
   Le capitaine Thomas Hutton, dont les travaux sur les
vers à soie de l'Inde sont restés célèbres, avait, il y a
plus de trente ans, exprimé cette opinion que le ver
sauvage du mûrier (10) est la souche du ver domes-
tique (11), que les vers noirs domestiques, obtenus grâce
à une sélection rigoureuse et à la suite de générations
successives, avaient, dans la larve et le papillon, des
caractères très rapprochés dé ceux des vers sauvages,
particulièrement de ceux des vers de l'Himalaya.
   Le jugement que Hutton a porté sur les vers noirs
recueillis dans l'Inde dans des chambrées composées de
vers de la race de Cachmyr ou du Bombyx lextor, il l'a
confirmé quand nous lui avons fait connaître les vers
noirs du midi de la France (12). Ceux-ci étaient, sui-


   (10) Le ver sauvage du mûrier est représenté par le Bombyx
mandarimts de Moore, à robe lisse, et le Theophila Huttoni de
Westwood, sur la chenille duquel la peau a une double rangée
de longues épines ; tous les deux sont bivoltins, Hutton n'admet-
tait pas que les seules épines de la larve justifiassent la forma-
tion du genre des Theophila distinct de celui des Bombyx, créé
par M. Moore. Le Theophila Huttoni serait donc le type primitif
propre aux régions froides.
   (11) Voir surtout le mémoire de Hutton intitulé : On the Rever-
sion and Restoration of the Silkworm, dans The Transactions of the
Entomological Society of London, 3e série, vol. II, 1864, pages 14}
à 173, 295 à 309.
   (12) Ce sont les vers qu'on connaît dans le Midi sous les
noms de moricauds, mourets, noirs, nègres, rayés, tigrés, zébrés. Le
mot de moricaud, le plus répandu, vient évidemment de more.
Les moricauds représentent probablement une ancienne race ma-