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                        EN FRANCE                        73

    Nous avons donné d'un trait rapide un aperçu de la
condition de notre industrie de la soie. Nous l'avons
fait avec la pensée d'imprimer d'abord le sentiment de
la solidité de sa constitution en notre pays et des
aptitudes de notre peuple pour ce travail particulière-
ment délicat. Nous l'avons fait ensuite pour rappeler
par quelles épreuves nos fabriques ont passé et comme
elles ont supporté, à des époques diverses, toutes sortes
de difficultés par leurs propres efforts et leurs propres
progrès.
   Nous ferons à ce sujet une première remarque. Dans
les trente dernières années, sous le régime des anciens
traités de commerce, l'industrie a eu plus de liberté dans
son commerce avec l'étranger. Si elle a pris une plus
large place sur les marchés, il a fallu qu'elle transformât
la fabrication pour accorder le courant de nos modes
avec celui de besoins différents. On avait à Lyon des
habitudes de travail qui avaient leur raison d'être ; on a
été conduit à les modifier. On l'a fait prudemment, avec
lenteur, s'attachant à ne rien compromettre, conservant
tant qu'on l'a pu la vieille organisation, et l'on a juxta-
posé d'autres systèmes de production dont l'expérimen-
tation a été attentivement poursuivie.
   Au temps où notre action industrielle était la plus
étendue et se fortifiait, un élan inattendu survenait à
l'étranger. 11 était, dans quelques pays, déterminé par le
succès de nos entreprises; il était, dans d'autres contrées,
indépendant, issu d'un esprit particulariste et un peu
étroit qu'on devait voir bientôt se développer. Quoi qu'il
en soit, à l'étranger, des manufactures ont, dans des
milieux déjà préparcs, surgi plus nombreuses et d'autres
ont été fondées de toutes pièces, prenant leur premier