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62 L'INDUSTRIE DE LA SOIE ateliers et sur les marchés du globe. Ils s'appliquent à ne rien ignorer, et les preuves de plus grande force de nos rivaux qu'on découvre n'inquiètent personne. C'est ainsi que, pour le tissage mécanique dont l'exten- sion est significative, la France n'a été devancée par aucune nation; elle ne s'était pas laissé surprendre. Elle n'a pas manqué toutefois à son esprit de prévoyance, mesurant les moyens de production aux besoins instables de la consommation et au rétrécissement des débouchés. Le nombre des métiers mécaniques à tisser les étoffes de soie proprement dites était : en 1871, de 17,000 environ : 5,000 en France et .12,000 à l'étranger; en 1892-1893, de 67,600 (2) : 26,000 en France et 41,600 à l'étranger (en Europe) (3). Mais si aux 41,600 métiers des autres pays de l'Europe, nous joignons les 15,000 métiers des États-Unis, c'est 56,600 métiers mécaniques qu'il faut opposer à nos 26,000 métiers. A nos métiers mécaniques s'ajoutent, il est vrai, des métiers à la main plus nombreux que ceux de nos principaux concurrents et qui formeront longtemps encore la partie essentielle de notre outillage, eu égard au caractère dominant de notre fabrication. Tout en ayant le sentiment, de notre puissance, il ne nous coûte pas de reconnaître la valeur de nos adver- saires. Au premier rang est l'Allemagne dont l'industrie (2) C'est le nombre des métiers en place, et non pas le nombre des métiers battant, ce dernier nombre variant suivant les circons- tances. (3) On compte 12,000 métiers mécaniques en Allemagne, 8,000 en Autriche, 7,800 en Angleterre, 7,200 en Suisse, 3,600 en Italie, 1,600 en Russie, etc.