page suivante »
20 LA VILLE DE LYON Montbelliart et des seigneurs et dames de leur suite, allèrent à l'église d'Ainay pour y voir les colonnes antiques du Temple d'Auguste, et de là j'eus l'honneur de les conduire à la promenade des Broteaux le long du quai de Retz et par le pont de Saint-Clair. Ils trouvèrent à cette promenade et sur leur chemin une grande quantité de voitures rem- plies de personnes de tous les États, et un peuple innom- brable se rassembloit de toutes parts pour leur montrer l'empressement qu'inspiroit leur auguste présence; ce coup d'œil leur parut on ne peut pas plus intéressant. Ils termi- nèrent leur journée par aller au spectacle où l'on donna la Rosière de Salency, et le Ballet de Mirza et Lindor. « Ce matin à huit heures je me suis rendu à l'hôtel d'Artois et à l'hôtel de Provence pour renouveller aux illustres voyageurs l'hommage de mon très profond respect et les supplier d'agréer mes vœux les plus sincères pour l'heureux voyage de leurs augustes personnes. Je suis allé ensuite les attendre à la porte de la ville et je leur ai exprimé de nouveau mes regrets de ce qu'ils m'avoient interdit par leur incognito la liberté de leur rendre tous les honneurs du à l'éclat de leur rang. Les bontés dont ils m'avoient honnoré et toutes les choses obligeantes qu'ils ont daigné me dire sont au-dessus de toute expression, aussi bien que les marques d'affabilité qu'ils ont donné au public jusqu'au dernier moment. Mais, ce qui comble mes satis- factions, Monseigneur, c'est que je puis avoir l'honneur de vous assurer que pendant le séjour de ces illustres voya- geurs, malgré l'extrême affluence du peuple, il ne s'est pas commis le moindre vol, et il n'est pas arrivé le plus léger accident. Je serais on ne peut pas plus flatté, si les efforts que j'ai faits dans ces circonstances pour remplir les inten- tions de Sa Majesté, peuvent mériter votre approbation.