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l8 LA VILLE DE LYON « A Lyon, le u mai 1782. « Monseigneur, « Hier, les augustes voyageurs employèrent une partie de la matinée à parcourir la ville pour faire quelques emplettes. A midy j'eus l'honneur de les conduire sur la nouvelle chaussée de la partie méridionale de cette ville, pour l'examiner ainsi que les divers ' travaux qui en dépendent : ces ouvrages leur parurent fort intéressants, et occupèrent particulièrement leur attention. « Après leur dîner ils vinrent à l'Hôtel de Ville où le consulat eut l'honneur de les recevoir, néanmoins sans marque distinctive, ayant seulement pris les précautions nécessaires pour leur sûreté. On offrit à leur curiosité plu- sieurs métiers de fabrique relatifs à l'emploi de l'or et de la soye, que Ton avait rassemblé dans deux sales différentes pour leur plus grande commodité; on y avoit ajouté les plus beaux échantillons' d'étoffes riches et du goût le plus nouveau. Le sieur de Crotone, physicien, eut l'honneur de faire en leur présence quelques démonstrations de son art, qui leur furent agréables : enfin MM. de l'Académie des Sciences eurent également l'honneur de leur montrer quelques pièces d'antiquité. Tous ces divers objets leur parurent dignes de leur curiosité, et ils voulurent bien en marquer leur satisfaction. « De l'Hôtel de Ville ils se rendirent au spectacle, où ils éprouvèrent encore combien leur auguste personne inspiroit d'empressement, et d'allégresse; autant ils en paraissent touchés, autant le public est transporté de la bonté et de l'affabilité extrêmes qui les distinguent. L'on donna l'opéra