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ET LA RUSSIE 7 Quoi qu'il en soit, trente ans plus tard, cette industrie unique et universelle, attira l'attention de l'illustre transfor- mateur de la Russie et même avant son mémorable voyage à Paris, en 1717, il s'était occupé de l'établissement, dans sa nouvelle et merveilleuse capitale de Pétersbourg, de manufactures d'étoffes lyonnaises. On en trouve la preuve dans une lettre écrite de Bruxelles le 4 mai 1717, au ministre d'Etat français, en laquelle il est dit que le baron de Vigouroux, gentilhomme français attaché au service de Pierre I er , est en route pour la France et qu'il a, dit-on, le dessein d'engager plusieurs des manu- facturiers d'étoffes et d'autres ouvrages de la ville de Lyon, pour les faire passer au service du Czar (3). Or, ceci est confirmé par une lettre du consul de France à Pétersbourg, du 11 octobre suivant, en laquelle il informe aussi son ministre que le sieur Lefort reste à Paris pour engager des « ouvriers de soye » pour l'établissement d'une certaine manufacture d'étoffes que l'on veut faire en Russie (4). Il ne semble pas, cependant, que ce projet ait réussi, car il fut repris quarante-sept ans plus tard par la célèbre czarine Catherine II, qui fut la digne continuatrice des œuvres grandioses de Pierre-le-Grand. (3) Archives du Ministère des Affaires étrangères (Correspondance : Moscovie). Sauf indication contraire, toutes les citations de ce mémoire sont tirés du même fonds. En 1715, les sieurs Petit et Darbis, marchands français, établis à Pétersbourg, portent plainte contre le sieur La Vie, commissaire de la marine française en ladite ville, lequel était criblé de dettes et déconsi- déré. (Arch. du m re de la marine : B 1 vol. 4.) • (4) En 1720, un français, le sieur Ménard, était directeur de la manufacture de soie établie à Pétersbourg; plainte est portée contre ui par le consul qu'il avait insulté (Lettre du 10 octobre 1720).