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460 JEAN BONNASSIEUX Bonnassieux a été comme artiste, mais avec beaucoup plus de science et d'expérience, ce qu'il était comme écrivain : quelque chose de droit et de simple. Quelle idée se faisait-il de l'art, de ses conditions et de ses moyens d'exécution ? Il est peut-être oiseux de poser la question, et il est inutile d'y répondre. Les vrais artistes, en général, ne raisonnent guère sur l'esthétique; ils font tout naïvement des statues et des tableaux, comme l'oranger fait des oranges. L'artiste, c'est une âme dans laquelle passe et se transforme la nature; n'y cherchons pas plus de mystère. Au surplus, il suffira de dire quelques mots de l'œuvre de Bonnassieux, pour savoir à peu près comment il a compris l'art, et à quelle fin il l'a fait servir. Bonnassieux a sculpté, presque sans distraction, pendant plus de cinquante ans; sa vieillesse a été sans infirmités; il n'a laissé tomber le ciseau de ses mains que pour aller contempler l'Éternelle Beauté. Aussi, malgré le soin qu'il apportait à ses moindres travaux, a-t-il laissé une œuvre très considérable. On nous a communiqué une |note écrite de sa main, où il a rangé ses ouvrages qu'il regardait comme les meilleurs. On nous saura gré, croyons-nous, de reproduire cette liste, sorte d'examen de conscience en abrégé d'un grand artiste qui fait un choix dans son œuvre MES PRINCIPAUX OUVRAGES : 1. L'Amour, 2e médaille, au Musée du Luxembourg. 2. David, Ve médaille. — Brisé. 3. Groupe en bronze du Baptême du Christ, place Saint- Jean, à Lyon. 4. Vierge-Mère, église de Feurs (Loire). 5. Jeanne Hachette, au Palais du Luxembourg.