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ORFÈVRE ET MÉDAILLEUR 179 naturel de penser que Jéronyme Henry a fait la médaille de deux chanoines de Lyon et d'un bourgeois de Rodez (civis Rutbenensis). Rien dans le costume, rien dans les inscriptions ne donne lieu de penser que le médailleur a représenté des cardinaux du treizième et du quatorzième siècle. Nous maintenons notre attribution. Ces médailles sont intéressantes, non pas tant à raison de leur exécution à Lyon, mais pat leur caractère. Elles dénotent chez leur auteur l'effet de l'influence flamande. Elles ont quelque rapport, mais avec une infériorité évi- dente dans le style et le modelé, avec cette médaille à l'effigie de Thomas Bohier, général des finances de Nor- mandie, datée de 1503, que M. Aloïs Heiss a attribuée à Jean de Candida. Celui-ci, vraisemblablement d'origine italienne, a servi le roi de France comme conseiller et comme ambassadeur, et a fait de longs séjours dans les Flandres, en Bourgogne et en Italie. Il a peut-être résidé à Lyon vers 1494 (24). Jean de Candida, dont les premiers ouvrages sont dans le style italien, adopta, à la suite de son séjour en Flandre et en Bourgogne, la manière des médail- leurs flamands (25). Henry a pu prendre là des modèles, mais la fermeté, la (24) Aloïs Heiss, Jean de Candida, médailleur et diplomate sous Louis XI, Charles VIII et Louis XII. (Revue numismatique, 3 e série, t. VIII, 1890, P- 453 à 479-) (25) M. Aloïs Heiss a observé, dans plusieurs ouvrages de Candida, ce qu'il appelle le style italien-bourguignon et le style bourguignon pur. Ce style bourguignon est insaisissable, et l'étude des monuments de Dijon ne nous a permis d'y trouver autre chose que le style flamand auquel l'influence de l'art français a donné un peu plus d'élévation.