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          HISTOIRE DE LA MONARCHIE DE JUILLET              6<)

bientôt envahie. Personne n'était alors capable de donner
 un conseil. M. Thiers ne savait que s'écrier : « Le flot
monte, monte. » Il se retira : il était si ému qu'il deman-
dait par quelle porte il pourrait sortir, tandis qu'il en avait
une ouverte devant lui (19).
    Enfin M. de Lamartine monta à la tribune. En entendant
ses premières paroles on crut qu'il allait se prononcer en
faveur de la régence de la duchesse d'Orléans : il conclut
en demandant l'établissement d'un gouvernement provi-
soire. A la foule qui avait envahi le Palais-Bourbon et qui
était censée représenter le peuple et la France, on soumit la
liste de ce gouvernement : elle applaudit, et les membres
acclamés se rendirent à l'Hôtel de Ville. La dynastie, la
royauté était renversée ; la duchesse d'Orléans, abandonnée,
se retira.



   Tel est le résumé de cette lamentable révolution de
février; M. Thureau-Dangin nous la retrace avec le plus vif
intérêt. Les causes de cette révolution sont multiples, et il
est difficile de dire quelles ont été les plus déterminantes.
Les deux principaux personnages politiques de ce temps,
M. Thiers et M. Guizot, n'avaient rien de ce qu'il fallait
pour diriger le gouvernement en de pareilles conjonctures :
M. Thiers avait plus d'esprit que de sagesse, et M. Guizot,
malgré sa haute intelligence, croyait trop qu'on peut gou-
verner les hommes par la seule raison. Le roi avait pour lui
la légalité puisqu'il était soutenu parles deux Chambres;
mais, doutant de son droit de souverain, il n'osa pas se
défendre. Le duc de Nemours paraît avoir seul compris qu'il
fallait sortir de Paris pour pouvoir résister à l'émeute et
donner à la France le temps de repousser une révolution