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LE LAC DE PALADKU 569 coule dans un sens opposé à celui de laBourbre, qui court se jeter dans le Rhône. La colline de Virieu forme le point de partage de ces deux précieux cours d'eau. La majeure partie du lac appartenait autrefois aux sei- gneurs de Clermont ; les communes riveraines et les char- treux de la Silve-Bénite n'y avaient qu'unjdroit de pèche très restreint. Aujourd'hui, deux riches particuliers le possèdent presque en entier. Le paysage de ce bassin est doux, agréable à l'œil autant que sympathique au cœur du touriste. Il est empreint d'un sentiment exceptionnel, de quelque chose de mystérieux, dû à la solitude qui régne sur la majeure partie de ses bords, que viennent seules troubler de nombreuses familles d'oi- seaux aquatiques. Les deux rives sont enserrées par de petites collines boi- sées, qui par-ci par-là prennent l'allure de véritaMes mon- tagnes. Quelques hameaux sont à demi-cachés dans les tail- lis partant du lac même. Les deux villages de Paladru et de Charavines occupent les deux extrémités. La partie supé- rieure, seule, est marécageuse. Çà et là quelques étroits lambeaux de prairie; quelques espaces couverts, de joncs et de roseaux. On remarque tout autour du lac une zone blanchà tra qui s'avance plus ou moins dans le bassin ; cette zone est appe- lée VAigue-blanche, et sa couleur provient du peu de profon- deur de l'eau. Au-delà , la nappe prend une teinte d'un bleu intense, tirant sur le noir : c'est VAigue-noire, indiquant une brusque déclivité du terrain et une grande profondeur. Certain endroit est nommé le Puits-d'Enfer ; on n'a jamais pu en sonder le fond, disent les riverains. Le niveau de l'eau est sujet à une différence d'un mètre environ, suivant la saison pluvieuse et la saison des chaleurs; sur les bords, et à peu de distance, il gèle presque toutes les années, au mois de février ; quelquefois même la glace oc- cupe toute sa surface. A l'une de ces époques indécises, que l'on nomme préhis-