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( 46 BIBLIOGRAPHIE. 18 novembre 1795 nous apprend que la grande église fut vendue, valeur en assignats, au citoyen Gallon. Elle fut démolie quelque temps après. La famille Sage possède le cloître ; tout a disparu. Heureusement, le plan linéaire de l'abbaye, tracé à 1 la plume, se trouve en tête du cartulaire qui est à Paris. Ainsi finit cette antique et célèbre abbaye, après avoir commencé vers l'an 542, lorsque six religieux vinrent à l'Ar- bresle s'agenouiller aux pieds de saint Maur pour lui de- mander l'habit et la règle de saint Benoît. Avec la gloire de l'abbaye s'évanouit la gloire chevaleres- que de l'Arbresle. Son chà teau-fort, ses murs d'enceinte, ne furent plus qu'une antiquité dont il ne restera bientôt qu'un souvenir historique. Quant au bourg de Savigny, il ne lui reste plus de toute la fortune de son abbaye que le pâturage du pré des moines, après le premier foin levé. Jadis l'aumônier du couvent don- nait chaque année quatre cents bichets de blé; six deniers à tous les passants pauvres ; cinq sols par semaine à douze pauvres veuves de l'endroit et logeait les religieux men- diants pendant vingt-quatre heures. Voici les noms des religieux qui restaient en 1788. MM. De Barthelas, l'aîné, de Prisque de Bisancueil, Pon- thus de Thy, de Foudras, Camille de Barthelas, Saint-Mi- caud, de Bard. MM. de Laurencin, Chanzé. Desgarets, de Drée, venaient de mourir. M. de Thy a survécu au siècle. On le voyait parfois sur le chemin de Savigny à l'Arbresle, morne et silencieux, comme une âme errante et comme une ombre de l'antique abbaye. Un mot maintenant des édifices et des établissements reli- gieux de l'Arbresle. En l'an mil, une charte du cartulaire de Savigny dit : « Moi Arod, pour le salut de mon âme, celle de mon père « Odrad et celle de ma mère Magissende, je donne à saint « Martin de Savigny une église dédiée en l'honneur de saint