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146                            GERSON

   Jean sans Peur mort, comme on sait, d'une façon tragi-
que, l'illustre exilé put rentrer dans sa patrie. Depuis
bien longtemps, il appelait de ses vœux ce retour. Mais ce
n'est pas vers Paris, encore en révolution et où vivaient
encore les amis de son persécuteur,qu'il dirigea ses pas.Il
se rendit à Lyon, ville attachée au parti du dauphin. Il y
était attendu par l'archevêque qui l'avait aimé et admiré à
Constance, et par son frère, prieur du monastère des Cé-
lestins, sous la règle bénédictine. Gerson y arrriva vers
l'année 1420. Là, retiré comme un ermite, tantôt avec
les moines, tantôt dans le cloître de la collégiale Saint-
Paul, où chaque jour,il instruisait gratuitement les enfants
pauvres de Lyon, il ne s'occupa plus jamais des grands
débats des cours et de l'Eglise, mais uniquement de la
composition d'un très-grand nombre d'écrits où la science
le dispute à la piété, et surtout des petits enfants qu'il af-
fectionnait d'une tendresse plus que paternelle.
   Des docteurs plaisantèrent de ce qu'un homme si grand
s'abaissait jusqu'à balbutier avec l'enfance. Le vieux
Chancelier, pour toute justification, composa le traité char-
mant qui a pour titre :Dela manière d'amener les petits en-
fants à Jésus-Christ (1).




   (1) Gerson, ne plébéien, ne tenait pas d'armoiries de sa famille.
C'est au Concile de Constance, en 1415. qu'à l'instance de plusieurs
Pères il composa celles. Elles sont tout à fait allégoriques et
en rapport avec son caractère, sa situation et ses sentiments.
    L'écu signifie la foi, le cœur, les affections d'une âme pieuse.
Il est ailé pour marquer les pensées qui s'élèvent vers le ciel, et en
flamme, c'est-à-dire pénétré d'un ardent amour. La lettre hébraïque
Thuu (image dj la Croix), imprimée sur le cœur, fait allusion au pas-
sage d'Ezéchiel, IX. 24, où il est ordonné de graver ce signe du salul
sur le front de ceux qui gémissent des abominations du siècle, c r a c -