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218                     BIBLIOGRAPHIE
        Ses mirages aimés à tous autres survivent ;
        Leurs lueurs en notre âme avec l'âge s'avivent ;
        Quand tout semble y dormir, eux seuls brillent encor.
        Lorsque les feux du ciel à l'horizon descendent,
        Ils empourprent la nue et sur elle répandent
                 Leurs plus-beaux rayons d'or.

        Déjà sonne pour moi l'heure de la vieillesse ;
       Je regarde en arriére, et songea ma jeunesse,
       Haureux du souvenir de cette illusion ;
       Parents, amis, Trévoux, doux lieu de ma naissance,
       Je vous adresse ici ma chère souvenance
                 Et mon affection.

        Seul, près du petit fea qui dans l'âtre pétille,
        Je revois tour à tour la maison, la famille,
        Ma bonne, nos voisins, le fidèle Mèdro,
        Les tours, le vieux palais de l'ancienne noblesse,
        Les quartiers pentueux, la Saône enchanteresse,
                  Les beaux quais et le porf.

    L'enfant a grandi, le voici à l'école ; il court aux en-
 virons de Trévoux avec les polissons ses amis ; puis, un
jour, il lit Robinson, ce séducteur de l'enfance et de la
jeunesse, il rêve une île déserte ; il doit y en avoir, plus
ou moins loin, en suivant le cours de la Saône ; il ne peut
 manquer d'en découvrir. Une nuit, pre'paré, il s'échap-
 pe, et, quelques francs dans sa poche, un morceau de pain
 à la main, il s'enfuit.
   Il évite Neuville, où il a des parents, il traverse Fon-
taines, il voit l'ile Barle qui lui paraît trop peuplée pour
son projet et las, les pieds meurtris, couvert de poussière,
étourdi du tumulte, il se trouve en plein Lyon.
  Tout l'étonné, tout l'émotionne, tout le transporte.
Cependant,[il ne sait trop de quel côté porter ses pas.