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K38 CAILHAVA que sa riche collection attirait les amateurs, là qu'il rece- vait les bibliophiles sérieux, là qu'il vécut entouré de livres et de tableaux, de 4 832, jusqu'au 15 décembre i 863 ; exemple rare de fidélité au foyer, à une époque de chan- gement, d'ambition et de luxueux apparat. Nous ne prétendons point insinuer par là que Léon Cailhava ait vécu en moraliste et en sage ; telle n'est point notre ambition, et la mémoire de nos contemporains serait là pour nous démentir; il aimait les artistes, la table et les plaisirs ; encourageait l'école de danse comme l'école de chant et, plus d'une fois, nos entreprises théâtrales durent le plus net de leur avoir à la générosité de celui qui n'avait des cordons à sa bourse que pour l'ouvrir. Mais oii Cailhava se montrait généreux, prodigue et gentilhomme à la façon du siècle dernier, c'est dans sa belle campagne, appelée la maison Grise, qui avait appar- tenu au célèbre sculpteur lyonnais, Jean Thierry, villa si élégamment assise sur le coteau de Sainte-Foy, au- dessus du confluent du Rhône et de la Saône, et en face du spectacle le plus grandiose que la nature puisse donner. Là , sous de grands arbres séculaires, au bruit des eaux murmurantes et non loin de cette grotte, où plutôt de cette balme ombragée, que Jean-Jacques Rousseau, dans ses Confessions, a si magnifiquement décrite, notre heureux propriétaire pouvait contempler ,au nord, les montagnes bleues du Bugey et cette colline pittoresque baignée par le Rhône depuis Meximieux jusqu'à Lyon. Au levant, sur une étendue infinie, les Alpes de la Savoie et du Dauphiné, dont les cimesles plus célèbres sont en tout temps couvertes de neige ; entre les Alpes et Lyon, une plaine immense, sil- lonnée de routes qui fuient dans toutes les directions et cou- verte, depuis un siècle à peine, d'une ville nouvelle qui n'a pas de limites ; au midi, le Rhône rapide, doublé de largeur