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314 LA RUE DE PAZZ1 après leurs désastres de 1478 (1), et ce qu'il y a de sin- gulier, c'est que les Médicis eux-mêmes, dès l'année 1353, avaient fondé une maison de banque à Lyon et qu'un Laurent de Médicis y exerçait encore la profession de banquier en 1493. L'emplacement occupé par l'ancien Hôtel du Nord, rue Lafond, appartenait à cette famille ; mais, comme la rue de l'Angile était située dans un quartier plus convenable à l'exercice de leur profession, ils y installèrent leurs bureaux. (Cochard, Description de Lyon, p. 168. — Lyonnais dignes de Mémoire.) Avant l'ouverture de la nouvelle voie, qui conduit à la montée des Carmes-Déchaussés, je crois avoir retrouvé quelques souvenirs de cet établissement dans une grande cour, communiquant par un étroit couloir avec l'ancienne rue de la Boucherie-Saint-Paul et contenant un vaste bâtiment. On voit encore contre une maison avançant sur la rue de l'Angile, les restes d'une cheminée bien orne- mentée; ce qui indique une habitation de gens jouissant d'une certaine aisance. Mais on a de la peine à compren- dre ce logement dans une rue aussi étroite et malsaine, dont on parcourt encore les restes de la rue Ottavio Mey à celle de l'Arbalète (2). Il est à présumer que les Pazzi, fixés à Lyon vers 1478, ne cherchèrent pas à se loger près des Médicis ; en effet, il paraît qu'ils s'établirent dans le voisinage des religieux Célestins, qui avaient fait leur apparition à (1) Cependant, le P. Co!onia dit que plusieurs des familles qui étaient entrées dans la conspiration des Pazzi, choisirent Avignon pour leur refuge. (2) Pour les détails relatifs à l'établissement des Médicis à Lyon, je renvoie mes lecteurs au travail intéressant de M. de Piellat, sur les Epitres d'Ange Politien, 1874, p. 66, dans lequel les illustres ban- quiers florentins jouent un rôle important.