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                    LA GUERUE DE SYRIE                  457

les millions détournés, s'en empara après avoir jeté sur
un ilôt le Général et ses compagnons; d'autres disent qu'il
alla cacher sa honte dans une petite ville delà Bithynie,
à Bursali, où il tâcha de se faire oublier et où il vécut
dans l'obscurité et l'abandon.
   Cette version nous paraît plus naturelle et plus vraie
et, sauf contrôle, nous nous y tenons.
   Ibrahim avait franchi les limites de la Syrie, traversé
les gorges du Taurus etpénétré dans le pachalik d'Ada-
na, mais jugeant prudent d'organiser derrière lui les
provinces qu'il avait conquises, après avoir recula soumis-
sion d'Antioche, de Tarsous et d'Àdana, il s'arrêta dans
cette dernière ville et fit ses préparatifs pour y séjour-
ner, attendre des renforts et y donner un repos mérité
à ses soldats.
   L'armée égyptienne y resta jusqu'au 13 octobre. Ce
jour là, elleleva ses campements. L'ennemi s'avançaitsur
elle et son habitude n'était pas de se laisser attaquer.
   C'était une nouvelle, une dernière année que la Turquie
avait mise sur pied. Albanais, Bosniens, Kurdes, recrues
de toute espèce et de tout pays avaient été réunis en
grande hâte et le sultan ému, frappé au cœur, leur avait
 confié l'intégrité de l'empire ottoman. En ce moment,
l'empire serré d'un côté par les Russes.de l'autre par les
Egyptiens, semblait pencher vers sa ruine et on se deman-
dait si une main d'homme pourrait le soutenir ?
   Reschid Pacha fut, cette fois, cet homme sur qui se
concentrèrent toutes les espérances. Séraskier de Roumé-
lie, ancien compagnon d'armes d'Ibrahim, dans la guer-
re du Péloponèse, son rival devantMissolonghi, Reschid
était brave, intelligent et il venait de battre un rebelle,
Mustapha, Pacha de Scodra,qui s'étaitmutiné. Sa réputa-
tion et son orgueil s'en étaient accrus. Il fut jugé le seul