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 318                        LA RUE DE PAZZ1

 tés savantes, à l'Académie, section des lettres, à la Société
 littéraire et aux archéologues          lyonnais, parmi lesquels
 on pourrait élire une C ommission. Au reste, j ' a i déjà
 traité ce sujet, à l'occasion de la place du Consulat, rem-
placée par celle de l'Helvétie, et je ne crois pas que la
dernière Commission municipale, que l'on avait substi-
tuée au Conseil, se soit occupée de cette question,                dont
l'examen n'est cependant pas sans importance, au point
de vue historique et local; mais le positivisme domine
dans tous les partis, et la question de savoir s'il s'agit
de l'antique Consulat de Lyon, ou de celui quia précédé le
premier empire est probalement regardé comme une
inutilité.                                 Paul SAINT-OLIVE.



                 CHRONIQUE LOCALE
    Aller jusqu'aux nues n'est pas donné à tout le monde; il y a des
 difficultés et des dangers
   Etre porté aux nues est plus chanceux encore. La faveur du peuple
est comme les vents ; celui d'aujourd'hui n'est pas celui d'hier ; et que
sera celui de demain ?
   On a vu des triomphateurs renversés, des proscrits couronnés, des
mendiants enrichis, des puissants tendre la main, y compris Bélisaire.
   11 y a quelques années, oh ! bien peu! M. Godard vint avec son
ballon au grand camp. Il faillit être jeté dans le Rhône; on mit en
pièces le ballon, y compris les palissades et les galeries ; il y eut ba-
taille, coups et blessures; un escadron de lanciers chargea la foule
et la ville dut payer tous les dégâts.
   M. Godard qui s'enfuyait, déguisé, dans un fiacre et qui avait eu la
mauvaise pensée de se diriger vers la digue, fut en véritable danger et
c'est à grand peine qu'on put lui sauver la vie.
   Que voulez-vous? 11 faisait du vent, et M. Godard, deux dimanches
de suite, n'avait pas voulu partir. Or, quand le peuple a payé, il veut
qu'on l'amuse. '
   Aussi, ce n'avait pas été sans inquiétude que nous avions vu les
préparatifs de l'aéronaute, pour son ascension du 8 octobre. D'abord,
comment prendrait-on cette liberté grande d'interdire la circulation
sur la place de Bellecour un dimanche? Puis si le vent soufflât, si le
ballon ne partait pas, si... Eh ! bien, non ; tout s'est bien passé.
   Les promeneurs ont fait gaîroent le tour des palissades; bon nombre
ont donné leurs cinquante centimes; les personnes opulentes ont offert
deux francs; le vent s'est tû, le ballon s'est gonflé, et à quatre heures
et demie, majestueusement illuminé par les rayons d'or du soleil cou-
chant, il s'est élevé dans les airs.