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BARONNIE DE JOUX 127 pentes rapides couvertes de bois de sapins, au-dessus desquelles apparaît la tour aérienne de Boussivre. Ce vil- lage s'est nommé d'abord, dit-on, Arar Jovis, en souve- nir d'un autel dédié à Jupiter, puis Jo, ensuite Joz, et maintenant c'est Joux-sur-Tarare. Au-dessus de ses mai- sons, se dresse son vieux château, aux tours imposantes, dont l'esplanade est couronnée par un magnifique tilleul, vénérable Sully, couvrant de sa vaste et épaisse cheve- lure tout l'espace compris entre le château et l'église paroissiale. Après avoir dépendu des seigneurs de Lay, Joux ap- partint ensuite aux puissantes maisons de Forez et de Beaujeu, puis il passa à la famille de Vienne, une des plus anciennes et des plus distinguées de France, enfin il fut acquis par les Villeneuve, connus depuis très-long- temps à Lyon pour avoir donné de nombreux échevins à cette ville ; cette famille est éteinte, mais ses descendants par les femmes la représentent encore aujourd'hui à Joux, et ce château a le privilège de n'avoir pas été aliéné depuis environ 370 ans. La seigneurie de Joux avait le titre de baronnie, comme ayant été l'apanage d'un cadet de la maison de. Beaujeu et elle s'étendait sur les paroisses de Joux, Affoux, Saint-Marcel-l'Eclairé, partie de Violay et de Saint-Forgeulx et une parcelle des Sauvages. Le plus ancien seigneur de Joux que l'on connaisse est Aimon, seigneur [de Lay, vivant vers l'an 1080 ; Gébuin, archevêque de Lyon, avait donné à l'abbaye de Savigny, l'église Sainte-Marie-de-Joux avec des dîmes, terres et autres dépendances, puis il avait confirmé cette donation, étant malade, dans la cour de Saint-Nizier ; l'abbaye de Savigny possédait aussi les églises de Tarare et de Saint-Loup avec des rentes ou censives en