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496 CHRONIQUE LOCALE jours et dont le nom était si bien représenté dans cette grande assem- blée. Les bibliothèques, l'Académie, les Facultés, les Sociétés savantes ont aussi fait leurs rentrées, et tout présage une année laborieuse. Seule l'Ecole des Beaux arts est encore fermée pour cause de répara- tions. Le 8 novembre, la Société littéraire a repris ses séances sous la présidence de M. Flouest, son président étant sur la route de la Chine. M. Boys a lu un travail intéressant sur la littérature chinoise , (il n'y a plus de muraille,) M. le baron, Raverat, d'une plume pittoresque, a décrit Virieu, le lac de Paladru et la chartreuse de la Sylve-Bénite; la Revue publiera ce voyage dans un de ses prochains numéros. Le lendemain, la Société d'éducation écoutait un rapport de M. Michel, et une traduction en vers français d'Electre, faite vers pour vers, par M. Oomcck. * Par décret en date du 31 octobre, il a été créé, à la Faculté des — sciences do Lyon, une chaire d'astronomie physique, c'est-à -dire en- seignant toute la partie visible des phénomènes célestes; et à la Fa- culté des lettres, une chaire d'antiquités grecques et latines. On sait combien cette branche de l'histoire est, depuis quelques années sur- tout, un sujet d'études ardentes pour les érudits. — L'Ecole des Beaux-arts n'est pas encore ouverte, avons-nous dit, et l'Exposition annuelle des Amis-des-arts n'aura pas lieu avant deux mois ; les artistes n'en sont pas moins agités et c'est à qui se glissera dans la grande salle des fêtes, à l'hôtel-de-ville, pour contempler. avant que le publie n'y soit admis, les fameux cartons de M. Ché- navard. On sait que notre illustre peintre lyonnais avait été choisi en 18-18, pour représenter sur les murs du Panthéon ou do Sainte-Geneviève, à Paris, l'histoire de l'humanité depuis son berceau ; d'un côté l'anti- quité, de l'autre, les temps modernes; au fond, au contre et séparant les deux âges, le Christ prononçant le Sermon sur la monlagne, idée grandiose, admirablement exécutée. Les projets de M. le ministre des beaux-arts d'alors n'ayant pas été suivis , et Sainte-Geneviève étant restée église catholique, le gouvernement acheta et paya un prix plus que modique les cartons do ces immenses fresques et mu par une pensée dont nous ne pouvons que nous applaudir, il en a fait cadeau à la ville de Lyon. C'est très bien, nous nous en réjouissons. Cette année, pour quel- ques semaines, les cartons auront un salon digne d'eux mais après ? Bans quel emplacement vaste, bien éclairé et à l'abri de la pluie et du feu, placera-t-on ces toiles qui seraient si avidement admirées par les étrangers, étudiées d'une manière si profitable par nos artistes lyonnais ? Ce serait une attraction pour les voyageurs qui n'ont pas à visiter ici une bibliothèque et un musée comme à Grenoble. Avec des riches- ses incomparables, nous n'avons pas un local pour les étaler ; nulle- vitrine, pour nos manuscrits si richement enluminés, pour nos douze cents incunables, pour les chefs d'oeuvre de la typographie lyonnaise depuis Leroy jusqu'à Louis Perrin ; pas une galerie pour nos exposi- tions annuelles de peinture qui sont obligées do prendre l'emplace- ment où pendant six mois seulement s'étalent nos Perrugin et nos