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41)0                LA GUERRE DE SYRIE

    Ce succès rallia tous les Arabes à la fortune d'Ibra-
him. Celui-ci marcha sur Balbek et menaça tous ceux
qui ne se soumettraient pas de sa colère. A cheval sur
toutes les routes, appuyé sur lé Liban et l'A^ti-Liban, il
attendit un retour des Turcs ; mais ceux-ci consternés
ne quittaient pas les remparts de Hamah et, à l'abri de
cette grande cité, ils implorèrent du sultan des secours
que celui-ci se hâta de promettre, mais qu'il ne put
assez tôt envoyer.
   Ibrahim avait reparu devant Acre et les travaux
avaient repris. L'émir Béchir, descendu des flancs du
Liban, vint faire sa soumission. Cette fois, non-seulement
l'armée assiégeante se ressentait de l'enivrement d'une
victoire, mais les Arabes devenus amis et alliés fournis-
saient aux besoins des assiégeants et ceux-ci comptaient
dans leurs rangs un ingénieur habile, un officier napo~
litain qui donna une direction savante aux opérations.
Le siège prit dès lors une face nouvelle : aux attaques
bruyantes et de haute lutte, succédèrent les sapes et
les tranchées, les parallèles et les lignes de circonval-
lation. La montre à la main, on put calculer dans combien
de temps Acre l'imprenable serait pris.
    Le 27 mai 1832, après six mois d'efforts, après avoir
jeté dans la place cinquante mille bombes ou obus, et
cent quatre-vingt mille boulets, trois larges brèches
 s'ouvrirent à l'armée assaillante; les régiments s'y pré-
cipitèrent. Deux brèches furent couronnées; sur la troi-
 sième, les Egyptiens hésitaient. Ibrahim accourut et
 faisant avancer une réserve, se logea dans la muraille
et s'y retrancha. La garnison opposa une résistance
désespérée jusqu'au soir, mais les défenseurs, man-
 quaient, trop d'entre eux avaient péri; le peu qui restait
 demanda grâce et offrit de déposer les armes. Devant