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w LA GCEKRE DE SYK1E ilii leur héroïsme on s'inclina ; la garnison obtint tous les honneurs de la guerre. Quant au Pacha, quant au malheureux Abdalhah, il fut envoyé en Egypte où le vice-roi, sans lui montrer de rancune, lui fit le meilleur accueil. On compara cette victoire à l'échec essuyé par le gé- néral Bonaparte et on exalta Ibrahim au-dessus du héros de la France.; ce fut un tort. Ibrahim avait trente mille hommes, une artillerie de siège nombreuse et bien servie, une flotte et devant lui une garnison de deux mille cinq cents hommes tout au plus. Avec tous ces moyens, il mit six mois à s'emparer de la célèbre cité. Bonaparte n'avait avec lui que treize mille hommes, pas de canons et non-seulement Djezzar-Pacha disposait d'une artillerie nombreuse, d'artilleurs d'ingénieurs et de marins anglais, mais la flotte de Sidney-Smith le protégeait ; déjà sa garnison équivalait à l'armée de Bonaparte, au moment où un renfort de douze mille hommes se présentait ; Bonaparte, en brusquant l'at- taque, crut prévenir un débarquement ; la fortune do l'Angleterre le prévint et quand, le 10 mai, les Français donnèrent un dernier assaut, du haut des remparts qu'ils occupaient, ils aperçurent non une garnison, mais toute une armée : force fat bien de se retirer. La prise de Saint-Jean-d'Àcre, annoncée au Pacha par des relais de dromadaires, lui parvint rapidement. Elle exalta son audace, enivra Tannée, et Ibrahim, dans la joie du triomphe, s'écria qu'il irait aussi loin que l'idiome arabe se parlait. L'astuce du vieux Pacha se révéla jusque dans l'étour- dissement de la nouvelle de sa conquête. En apprenant que les remparts d'Acre étaient tombés, il s'écria, en