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10 LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON bibliothèque Charvet de Grenoble ; je le vendis à M. Cailhava, qui le céda plus tard à M. I)., à la vente duquel il fut acheté par M. Bernard, qui le possède encore aujourd'hui. Les classiques de Didot sur vélin, les trois exemplaires de la Gazette de Atarcellin Allard, ainsi que la collection des ouvrages illustrés de la période de 1840, n'ont existé que dans l'imagination de 31. Steyert ; je n'ai jamais rien vu de tout cela dans le catalogue Randin manuscrit. Quant aux trois cents pièces originales de Molière, Cor- neille, Racine, etc., reliés en vieux maroquin, j'ai peine à comprendre comment M. Steyert a pu hasarder une pareille plaisanterie, — à moins d'y adjoindre, — comme dit Boileau : Pradon et Bonnecorse Ou écrivains de même force. Comment trouver trois cents pièces de théâtre ? le réper- toire complet de ces trois maîtres du théâtre français (Mo- lière, Racine et Corneille) ne comprenant même pas quatre- vingt-dix pièces ? M. Paul Randin, il est vrai, répandit en lib airie la fable suivante [dans je ne sais quel but) ; il aurait, disait-il, trouvé dans le midi trois cents pièces originales des théâtres sus- mentionnés, toutes reliées en vieux, maroquin, et aurait vendu cette collection36,000 francs à un Anglais?'?? Pas un libraire ne l'a cru. — M. Steyert l'a pris au sérieux, à ce qu'il paraît, seulement il a rêvé que c'était au père Randin que c'était arrivé, et que le père Randin avait été l'heureux possesseur de ce lot fantastique ! Il n'y a pas un bibliophile au monde qui puisse se flatter de posséder toutes les pièces originales de Corneille, Racine et Molière en vieille reliure de maroquin ; la bibliothèque , nationale de la rue Richelieu vient, à grand'peine, de com- pléter son Molière de 1666, après plusieurs années de recherches.