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                   LES BIBLIOTHÈQUES DE LYON                     11

    Loin de posséder des pièces originales ainsi reliées,
 M. Ranciin ne possédait même pas, ou très-peu, de livres
 ordinaires couverts en vieux maroquin ; cette lacune, clans
l'ordonnance de cette bibliothèque, remarquable à plus d'un
titre, m'avait même frappé quand je fis le catalogue de
M. Randin, et j'en fis l'observation à son fils.
   Voici l'explication que M. Paul me donna ; il m'avoua que
son père s'était laissé séduire par. l'amabilité de quelques
amateurs plus malins que lui, et avait troqué contre d'autres
plusieurs livres en vieux maroquin.
   De là l'origine de certains ex-dono qu'on trouve dans cette
bibliothèque ; car enfin, le père Randin, fort brave homme,
pouvait être habile dans le commerce des bonbons, mais
était complètement étranger au commerce des lettres.
   Ces ex-dono (pas celui de M. d'Assier de Val.) représentent
ses vieux maroquins absents.
   L'anecdote Royer-Collard est assez jolie ; seulement, est-ce
bien vrai? Le nom de M. Royer-Collard est inconnu des
bibliographes ; évidemment cet homme d'Etat avait une
bibliothèque, mais une bibliothèque de travail; jamais il
n'a pris rang parmi les bibliophiles ; — qui a vu son cata-
logue ?
   Mais, paraît-il, il est dans la destinée des pâtissiers célèbres
de capter la protection des grands ! MenschikofF est bien
devenu le favori de Pierre le Grand ; pourquoi le père
Randin n'aurait-il pas été celui de Royer-Collard?
   Je laisse à mon confrère Claudin le soin de signaler les
autres erreurs de M. Steyert, et vous prie, Monsieur le Con-
seiller, de vouloir bien agréer l'assurance de la considération
respectueuse avec laquelle j'ai l'honneur d'être,

                         Votre très-humble serviteur,
                                    V.   RlVOIRE.
                                         3, rue delà Bombarde.



    Lyon, 8 novembre 1875.