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472 BIBLIOGRAPHIE. entremêlés d'éclairs ? serait-ce un orage qui s'apprête à fondre sur les campagnes ? Non. « Il est venu, le roi de France, avec la grande armée et ses engins de guerre ! Voyez, voyez, sur le coteau brille au soleil levant Vori- flamme; il est venu, le roi de France ! il vient pour- suivre jusque dans la ville aux épaisses murailles un fils rebelle. « Serrez la porte aux longs clous de fer, gens du château de Saint-Haon-ia-Ville ! baissez le pont-levis, faites bonne garde ! — « Hélas ! hélas ! disent les bons bourgeois, nous ne tenons pas tant à cette guerre ! se révolter contre le roi est un grand crime, et les soudards feront périr la ville ! — « Taisez-vous , poules mouillées et allez vous cacher dans vos caves, nous saurons bien vous y trou- ver ! Et les soudards poussent aux remparts les bonnes gens de la ville, et comme les braves de la Commune de Paris, ils pillent et rançonnent sans merci.,. Mais voici que le siège touche à sa fin, le roi se montre clément à son peuple, deux hérauts d'armes s'avancent : — « Paix et pardon, de par le roi de France, gens de Saint-Haon ! il n'y a de rebelles que les soudards ivres, paix et pardon, de par le roi de France ! le roi de France a pardonné ! » Puis, comme dans une éclaircie après Forage, la ronde paysanesque, sous l'orme deux fois séculaire planté par le grand Sully, plus doux, plus agréable à la vue, plus durable surtout, que les arbres dits de liberté de notre époque de mensonges et de ruines. — « Dansez, dansez, pauvres gens, je vous dois une heure de douce joie, et à vos filles de bons baisers, Dansez ! dansez ! »