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LES BEAUX-ARTS A LÃON. 463 la biographie de de Boissieu , excellent artiste, dont les exemples et les conseils préparèrent la renaissance de la peinture au dix-neuvième siècle à Lyon. Jean-Jacques de Boissieu (1), né à Lyon, en 1736 et mort en 1810, étudia la peinture avec Frontier. Il partit à vingt-quatre ans pour P&ris ; c'était arriver bien jeune dans un milieu où les arts en décadence subissaient l'in- fluence de Boucher. Heureusement, le goût de l'artiste était formé ; il ne dévia pas. Il étudia soigneusement les tableaux des maîtres que renfermait le Louvre et alla demander des inspirations à la nature dans les forêts de Fontainebleau et de Saint-Germain. A son retour à Lyon, il publia un recueil de gravures renfermant ses premiers essais sous le titre (2) de Griffonnages de de Boissieu. Il ne tarda pas à quitter Lyon pour suivre, en 4765, en. Italie, M. de la Rochefoucault, auquel il avait été recom- mandé à Paris et dont il avait été très-généreusement accueilli. A Rome, de Boissieu travailla avec ardeur, se pénétrant de plus en plus des véritables principes de l'art et ne cessant d'interroger la nature. Lorsqu'il revint d'Italie, il résolut de suivre la voie qu'il avait adoptée, sans se préoccuper des goûts du jour. Sa santé ne lui permettant pas de continuer à préparer ses couleurs, chose essentielle alors pour tout peintre qui tenait à une certaine perfection d'exécution , de Boissieu renonça de bonne heure à la peinture et s'occupa de dessin et de gravure. Ses tableaux à l'huile sont donc en petit nombre ; ils sont conçus et exécutés dans le genre flamand ; on peut en juger par son marché d'animaux que possède notre mu- (1) Huber-Rost, VIII, 223. — Dugas-Montbel, Eloge historique lu à l'Académie de Lyon, le 28 août 1810. — Monfaleon, Histoire mo- nunentale, lll, 66. (2) Chez Parizet, marchand de tableaux et d'estampes.