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458 LES BEAUX-ARTS A LYON.
etc., et ceux où il a copié les portraits de Louis XV et de
Catherine de Russie ! C'est en raison de son talent comme
fabricant et dessinateur que Philippe de La Salle fut
anobli par le roi(1) et décoré de l'ordre de Saint-Michel.
Auprès de de La Salle vint à Lyon un professeur pari-
sien distingué, Douait (2) , élève de Jean-Baptiste Mon -
noyer. Douait fut nommé peintre de la ville pour les
fleurs ; son dessin , ferme et arrêté, était éminemment
convenable aux compositions qu'exigent les tissus. On
peut en juger par le tableau de fleurs qui est dans la
galerie lyonnaise (3). Grâce à l'exemple et aux leçons de
cet artiste, les dessinateurs renoncèrent aux architectures,
aux personnages , aux bosquets pour attaquer l'imitation
pure et simple de la fleur.
Picard (Joseph-Gaspard) ( i ) , né à Louhans, en 4 748,
mort à Paris, en 4818, a un tout autre style. Venu à un
moment où la mode voulait des figures grotesques, des
enroulements tourmentés et des chimères , Picard dut
chercher à la satisfaire ; il s'abandonna aux fantaisies de
la plus capricieuse imagination, et fut servi par une
grande facilité d'invention. La bizarrerie de ses composi-
tions en a fait le succès. Picard a été membre de l'Acadé-
mie de Lyon (5) ; il a écrit une notice sur Clément Jayet,
(1) Archives de Lyon, BB, 345. Notons qu'inventeur infatiguable t a
Salle travailla à améliorer les moulins à soie, et imagina un lit facili-
tant le pansement des blessés.
(2) Notre vieux Musée a un tableau de fleurs de Douait, catalogué
sous le n° 51, qu'on devrait placer dans la galerie lyonnaise.
(3) Ce tableau porte le n" 118 dans le catalogue de M. Thierriat, ga-
lerie lyonnaise.
(4) Notice historique, par Dumas, lue à l'Académie en septembre
1818.
(5) Dans le Bulletin de Lyon du 13 pluviôse an X est racontée la
présentation du citoyen Picard, dessinateur renommée, au premier