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LES BEAUX-ARTS à WON. 4o3 Ainsi, dans la coupole de Saint-Sulpice comme dans le salon d'Hercule, à Versailles, Nonnotte ébauchait le travail que Lemoine terminait dans la journée; il vivait de la vie de Lemoine et cherchait h identifier sa manière avec celle de cet art ; ste. Toutefois, Nonnotte, après la mort de Lemoine, ne s'adonna pas au même genre que son maître et te remit à peindre des portraits. Etait-ce parce qu'il avait vu à quelles erreurs s'exposait celui qui voulait faire du style en copiant servilement la nature sans la choisir et sans l'idéaliser? Quoi qu'il en soit, il avait fait provision de bons principes , qu'il a exposés ensuite dans une série de discoure(1) qui forment un cours de leçons : le premier de ces discours sur la peinture est celui qu'il prononça en '1754 pour sa réception à l'Académie de Lyon. Le professorat a absorbé la vie de Nonnotte ; et, à ce titre , il mérite une reconnaissance particulière des Lyonnais. On cite de lui un seul tableau (2), une Visita- tion, qui était dans la chapelle de la congrégation des Messieurs. Àîsis, par contre, ses contemporains rendent justice au zèle qu'il montra pour le développement des arts et à ses efforts pour faire prospérer l'école de dessin ; en 1757, il avait pour collaborateurs Perruche, comme professeur de sculpture, et Frontier (3), comme professeur de peinture. (1) Ils sont réunis et un seul volume dans les manuscrits de l'Aca- démie de Lyon. (2) Monfalcon, Histoire monumentale, V, 155. Nous ne parions pas des travaux décoratifs qu'il eut à exécuter pour le Consulat à l'occasion des fêtes on des entrées des princes. Voir Archives de Lyon, BB, 343. L'œuvre principale de Nonnotte consiste en portraits ; il en avait fait de très-bien réussis, dit-on, nous n'en connaissons aucun. (3) Charles Frontier, peintre parisien, est mort à Lyon en 1765 ; il a été reçu en 1744 à l'Académie de peinture.