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                     LES BEAUX-ARTS A LYON.                       433

 « serait, dit-il, préparer un nouveau faubourg qui eau-
« sera préjudice à la Guillotière, conséquemment, détruire
« des établissement tout formés et opérer la ruine d'un
« très-grand nombre d'habitants , dont les possessions
« perdront au moins les trois quarts de leur valeur. »
Les recteurs de l'Hôtel-Dieu écrivent un mémoire pour
démontrer que cette entreprise devait nuire aux intérêts
de l'hôpital et mettre en péril la navigation du fleuve ; les
marchands de bois, à cause de leurs radeaux qui descen-
daient le Rhône, et les propriétaires des maisons du
quai du Retz, à cause de l'exhaussement inévitable du
quai, font chorus avec les administrateurs des hôpitaux ;
finalement, on remet les plans de Morand et les mémoires
des opposants à l'ingénieur Sallié, en l'invitant à donner
son avis. Ce n'est qu'en S 775 que la compagnie Morand,
                            '
Balyb et Cie put faire construire le pont, autorisé ce-
pendant depuis longtemps par le roi et par le Conseil
d'Etat, pont qui a donné une si grande valeur aux ter-
rains des hospices et favorisé la création d'une ville nou-
velle ; le pont en bois, auquel de nombreuses réparations
ont été faites, conserve le nom de Morand (1).
   Cet architecte, né à Briançon, en '1727 , est mort en
4794, pendant la révolution. Il n'a pas fait partie de l'A-
cadémie de Lyon.
   Toussaint Loyer(2), de môme que Soufflot(3) et Morand,
était étranger à Lyon ; il était né â Rouen en 1724. Il fit ses
études à Paris, d'où il fut appelé par les génovéfains pour
la construction de leur église. Lorsque Soufflot vint à

   (1) Voir quelques détails sur ce pont dans Monfalcon, III, 72, His-
toire monumentale de Lyon.
   (2) Dumas, Histoire de l'Académie, 1, 312,11,441,576. Notice
historique -par Cachet, lue à l'Académie le 14 mars 1809,
   (3) Soufflot était né à Irancy, près d'Auxerre, en 17244