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DE LA RÉPUBLIQUE ROMAINE. 431 priétaires des campagnes ne pouvant ni se refaire, ni se re- cruter, tout tomba aux mains de la multitude de la grande ville, mère de tous les despotismes. Cette foule domina dans les légions, elle assiégea le Forum, elle transforma en brigandage les guerres étrangères et civiles et les délibé- rations publiques, César profita de ces désordres. Il osa mettre la main sur la liberté romaine, mais n'osa prendre le bandeau royal. Rome, où toute l'Italie avait obtenu le droit quiri taire, per- dit le gouvernement du Forum, qui ne convient qu'aux pe- tites cités, et elle ne put acquérir le gouvernement repré- sentatif, nécessaire aux grandes nations. Elle aboutit donc à la monarchie absolue sans hérédité, ou, ce qui revient au même, à la république militaire dans laquelle les armées proclament le chef civil. C'est cette monarchie inconsé- quente, c'est cette espèce de république que l'on a appe- lée l'empire Romain. J'essaierai de parcourir avec vous cette période semée de tant de catastrophes mémorables, et vous penserez peut- être que, malgré l'éloignement des faits et l'insuffisance de celui qui essaiera de vous la retracer , elle n'était pas in- digne de votre attention, E. BELOT.