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                  DE LA RÉPUBLIQUE ROMAINE.                   424
 gistratures,tous les gouvernements de province, revenaient
 en l'Italie avec des richesses royales. Ils bâtissairent des
 palais, des théâtres, des temples de marbre. Ils achetaient
 des propriétés grandes comme des provinces. La petite
 culture disparaissait pour faire place.aux pelouses fleuries
 des villas élégantes et aux vastes prairies où des pâtres es-
 claves conduisaient d'immenses troupeaux. À ces proprié-
 tés, les nobles patriciens ou plébéiens ajoutaient les terres
 usurpées sur les domaines de l'Etat et dont ils se dispen-
 saient peu à peu de payer les fermages. L'autorité des cen-
 seurs était si affaiblie que de l'an 154 à 116 avant J.--C. ils
 ne rayèrent pas un sénateur de la liste du Sénat. Pourtant
c'était l'époque des plus grands scandales, et le pillage des
provinces par les proconsuls éfait devenu si fréquent qu'il
avait fallu créer, en l'an 149 avant J . - C , un tribunal spécial
et permanent pour punir ces déprédations. Comment des
censeurs qui n'avaient pas assez de scrupules pour dégrader
les nobles coupables de crimes publics auraient-ils eu le
courage de les forcer à restituer d'anciens domaines diffi-
ciles à reconnaître et des rentes dont le Trésor n'avait pas
besoin? Ces terres publiques qui autrefois,divisées en pe-
tits lots de deux hectares, récompensaient le courage des
légionnaires et permettaient aux laboureurs plébéiens de
nourrir par leur travail de nombreuses familles ne servaient
donc plus qu'à alimenter le luxe.d'une oligarchie inso-
lente.
   Au-dessous de la noblesse plébéienne, la chevalerie ro-
maine, sorte de bourgeoisie municipale, qui longtemps
avait été à la tête de la plèbe des campagnes , ne manquait
pas moins aux devoirs de sa situation. Abandonnant pour
la plupart toute pensée politique, toute ambition généreuse,
les chevaliers ne songeaient qu'à s'enrichir. Ils exploitaient
cruellement les provinces comme banquiers des rois et
des peuples débiteurs de la république. Ils formaient des
compagnies de publicains pour la levée des dîmes, de l'im-
pôt sur les pâtures et des droits de douane. Entrepreneurs