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334 LES BEAUX-ARTS A LYON. sur les toits ; le bâtiment central fut exhaussé d'un étage, couronné par une balustrade et interrompu au milieu par un immense cadre ; sur ce cadre se détacha en relief une statue équestre(l) de Louis XIV; au-dessus du fronton cir- culaire du cadre furent placés deux génies soutenant un écusson ; le campanile fut enlevé et le beffroi fut alourdi de divers ornements. En résumé, le volume de la façade(2) principale a été accru et la masse rendue plus imposante ; mais l'édifice y a-t-il gagné ? Pourquoi modifier l'œuvre de Maupin et altérer ce caractère de simplicité qui en fai- sait la grandeur? Quel besoin de sacrifier au goût théâtral, qui prédominait à la cour ? Mansard, en faisant construire, pour relier les deux ailes du côté du levant, la galerie à balustrade que sup- portent de larges et belles arcades, a été mieux inspiré ; cette clôture de seconde cour est bien plus gracieuse que le bâtiment projeté comme pendant de la façade; elle donnait (3) de l'air et de la perspective aux cours inté- rieures. Pendant que la restauration de l'Hôtel-de-Ville s'ache- vait (elle fut terminée en 1703), la place Bellecour, choisie définitivemejit comme le lieu le plus convenable pour l'é- rection de la statue de Louis XIV, attendait qu'on s'occu- pât d'elle. En 1713 seulement, paraît l'ordonnance consu- laire relative à la construction du piédestal, et il faudra (1) Cette statue a été brisée pendant la révolution. Le cadre est aujourd'hui rempli par une statue équestre de Henri IV, sculptée par Legendre-Hérald, dont nous parlerons au dix-neuvième siècle. (2) Il y a dans la bibliothèque Coste un fort beau plan de cette fa- çade, gravé par Dépoilly et dédié au maréchal de Villeroy. (3) De récents travaux exécutés dans l'Hôtel-de-Ville ont isolé les cours, complètement masqué cette galerie à la première cour et dé- truit toute une perspective.