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\ LA FOÃSTAINE DU DIABLE. 311 sarde, puis, déposa sa sÅ“ur, presque inanimée, sur un pauvre petit lit blanc.. — Mon Dieu ! cette scène l'aura tuée ! c'est à peine si le pouls bat... Il appela une voisine. — Venez â notre secours, ma- dame, ma sÅ“ur est bien malade- On fut chercher un médecin ; il examina mademoiselle de Faventines. — Cette jeune fille, dit-il, à André, est épuisée par les chagrins et les privations; elle vient d'avoir une de ces secousses qui ne pardonnent pas, j'ignore laquelle, mais tout l'organisme estsérieusementébranlé, d'autant qu'elle avait déjà une maladie de cÅ“ur ; je le connais, elle n'en guérira pas. — Il est bien peu consolant, ce médecin, dit le pauvre André. Le docteur ordonna quelques remèdes et se retira. — Madeleine !.. ma sÅ“ur chérie ! . — André, sais-tu pourquoi l'on m'attaquait ce soir?... Enfin,, n'en parlons plus, dit la jeune fille avec fierté. mais commentas-tu pu me trouver, mon frère?.. Le jeune homme lui raconta l'aventure. — J'ai bien souffert, dit mademoiselle de Faventines, rnais je ne m'attendais pas à une pareille insulte ; ce sera le dernier coup ! Elle porta la main à son cÅ“ur, qui, cette fois, battait à tout rompre. André lui parla d'Yvonne, de Pierre, de Joseph, des sympathies de tous les Valentinois, sans en excepter ses amis de Paris, madame Diane et Jean Goujon. Les yeux de Madeleine se remplirent de larmes : — Yvonne ! Pierre! les Valentinois !.. je les aime tous.