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292 LA FONTAIiXE DU DIABLE. rie !.. je t'aime ! et tout est là , dans ces deux mots pour moi !.. mon existence entière t'appartient ; je ne respire qu'avec ton souvenir et ton nom me plonge en des délices que nul profane ne peut connaître! Toi seule m'as compris et souvent consolé ! tu m'as en- couragé dans mes travaux, soutenu dans mes défaillan- ces, me relevant sous tes baisers, comme on relève un roseau sous l'eau du ciel ou les purs rayons du soleil !.. J'en ai besoin, ce soir, car je suis triste, j'ai besoin de tes caresses!.. Embrassons-nous, Madeleine, et répète- moi que tu m'aimes de tout cœur !.. — Oui, je t'aime, Joseph!., je t'aimerai jusqu'à là mort!.. Et leurs lèvres se rencontrèrent, comme pour sceller leurs douces paroles. Aimez-vous, ô mes beaux enfants! Ailleurs, la vanité, i'égoïsme. l'ambition, l'orgueil se débattent dans de mes- quines querelles, mais ici, l'amour généreux peut s'épa- nouir en toute sécurité; ô mes'beaux enfants, aimez- vous \ Les fleurs répandaient leur léger encens autour d'eux ; les oiseaux faisaient entendre leurs symphonies les plus gracieuses ; l'azur du ciel était plus transparent et plus lumineux; ils s'assirent sur un banc de gazon, et Joseph continua ainsi : — Je le sais encore : il y a une grande distance entre nous... — Non! non! mon amour l'a comblée!., c'est toi, Joseph, qui me surpasses en intelligence, en savoir, en pénétration ! Je n'admets aucune autre supériorité, en- tends-tu, mon beau, mon bien-aimé Joseph?.. Serais-je digne d'être ta sœur, ton inspiratrice, ta fiancée, si je ne pensais pas de la sorte ?.. Oui, ta fiancée, répéta-t-elle,