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                            M; DU DIABLE.               215

  honorable famille de Valence ; mais comme, dans la
  maison-du comte de Faventines, grâce à sa morgue ex-
  cessive et à celle de sa seconde femme, on prisait sur-
  tout les quartiers de noblesse, et que les parents de Jo-
  seph ne possédaient que l'aristocratie de l'esprit et du
 cœur, il en résultait que le jeune homme n'avait que des
 entrées fort rares dans cette demeure blasonnée.
    Cela eût bien peu affligé notre beau rêveur, mais de-
 puis que Madeleine était revenue du couvent, c'était au-
 tre chose ! Hélas ! il n'osait venir la voir que chez leur
 bonne nourrice.
    Il ne faudrait pas juger du talent poétique de Joseph
 par la bluette que nous avons citée plus haut, et qui ne
 signifie rien. Oh ! de grâce, ayez une meilleure idée de
son savoir-faire. Après les devoirs de sa position, —car
il travaillait, eh qualité de secrétaire, dans la maison de
l'échevin, lorsque le soir était venu, que les étoiles scin-
tillaient au ciel , le mélodieux rossignol se mettait à sa
fenêtre, Là, enivré de l'imposant spectacle des nuits et
des émotions nouvelles d'un premier amour, il murmu-
rait des vers charmants. Les grandeurs de la nature
avaient pour lui mille attraits ; il préférait la campagne
à la ville, profitant de ses moments de loisir pour aller
rêver dans les champs et boire les parfums de l'air.
   Revenons dans la chaumière d'Yvonne ; on était à
s'observer en silence , lorsque la nourrice s'écria gai-
ment :
   — Eh bien ! pourquoi se taire ainsi?.. N'avez-vous
donc rien à vous dire, Madeleine et Joseph?..
   Celui-ci devint pâle et commença par ces mots '.
   — Mademoiselle          savez-vous qu'André aura un
heureux sort?..
   — Vous me dites mademoiselle, comme à une étran-