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                   LA FONTAINE DU DiABLE.                 209

moi les portes de ce ciel que je rêve depuis quelque temps,
le ciel des artistes ! devenez ma protectrice !.. je ne serai
point ingrat ! C'est Dieu lui-même qui vous a envoyée
sur ma route !
   Alors, comms pour lui donner le baptême de l'art, la
duchesse se pencha vers l'enfant et déposa un baiser sur
son front.
   — Cher petit , dit-elle , si tu savais comme j'aime à
protéger îes artistes ! c'est mon plus beau privilège et
ma plus douce occupation. Je vais penser à t o i , sois-en
bien persuadé. Et vous, Yvonne, ayez confiance, nous
ferons quelque chose de votre fils.., il sera un peu à
moi, voiià tout.
    — André vous aime déjà t a n t , madame ! il n'est pas
difficile de deviner cela.
   — Ecoute, mon gars, voici l'aube qui se lève; l'arc-en-
ciel apparaît à l'horizon ; nous allons bientôt nous quit-
ter , mais tu viendras me voir , dans quelques jours, à
Etoile, et lorsque tu te présenteras au manoir, tu deman-
deras simplement : Madame Diane ; tu seras reçu aus-
sitôt.
   •— Et elle lui tendiî; sa belle main blanche, que l'enfant
baisa avec transport.
     - N'oublie pas ce nom de Diane, entends-tu ?
   — Oh ! madame, il est écrit dans mon cœur...
   Tandis que les voyageuses remontaient en voiture,
Yvonne et André leur envoyaient des saluts naïfs et de
chaleureuses bénédictions.

                             Il

  A trois semaines d'intervalle, par une délicieuse après-
midi, la nature rayonnante étalait ses fantaisies ado-
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