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SUR LE CANTON DE MORNANT. 478 Le plateau du Grand-Châtelard, situé à 804 mètres au- dessus du niveau de la mer, commande au loin tout le pays d'alentour. Les pentes ardues et les rochers qui l'entourent rendent ses abords fort difficiles , sauf du côté du sud-ouest. Mais dans cette direction l'accès était défendu par la montagne du Petit-Châfelard, dont le voisinage prévenait toute surprise tentée de ce côté. Et telle était, sans doute, la raison qui avait fait choi- sir cette position , beaucoup moins forte que celle du Grand-Châtelard, pour en faire un poste d'observation , qui permettait aussi de surveiller la partie supérieure de la vallée du Gier. Les conditions topographiques des deux Châtelards de Sainte-Catherine offrent ainsi la plus grande ressemblance avec celles des oppidums celtiques reconnus jusqu'à ce jour. Ajoutons qu'indépendamment des murailles formées de gros blocs de pierre qui entourent une partie du som- met du Grand-Châtelard et le nom significatif (Castel- lum arduum) que portent ces deux montagnes, leur destination primitive est confirmée encore par l'existence d'un vieux chemin celtique, se dirigeant du village de Saint-Romain-en-Jarez sur le sommet du Petit-Châtelard où il se perd dans les bois. Sa situation sur le plateau de la montagne, sa direction d'instinct et se pliant à tous les accidents du sol, la faible largeur de la voie roulière et surtout ses ornières creusées dans le roc à une profon- deur qui varie entre 10 et 20 centimètres, tout démontre, en effet, que cette ancienne voie publique, abandonnée depuis un temps immémorial, remonte à l'époque anté- historique (1). (1) Paul Bial. Chemins, habitations et oppidums de la Gaule au temps de César, p. 16, 17 et 75.