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'ii)2 L'ORDRE BO MOMENT. tracteurs, des zoïles, des satires amer es qui parvinrent jusqu'à l'oreille de M. de Praslin, ministre de la ma- rine, qui s'en était beaucoup ému. Il paraît que, jadis le» ministres étaient plus impressionnables que maintenant. Quel est donc,aujourd'hui, celui qui ne laisserait pas tous ces aimables personnages s'amuser en paix? chanter leurs gavottes et repéter : Ma sœur, ma sœur Je vous aime de tout mon cœur? M. le duc de Praslin avait appelé l'Ordre du Moment : une nigauderie équivoque. En vérité, je ne vois pas ce qu'un ministre de la marine avait à voir là .. Hélas ! il y a un siècle la Francen'avait pas à payer cinq milliards à M. de Bismark, et comme il faut toujours s'émouvoir de quelque chose,on s'effrayait d'une chanson. Mes charmants chevaliers s'étaient exprimés ainsi sur les satires amères : Laissons les caustiques zoïles Exalter leur fiel impuissant ; De leur sarcasmes futiles Faisons triompher le Moment, Avec grâce et délicatesse, Epurant toujours le désir, Sans effaroucher la sagesse, Sachons fixer le plaisir. Le manuscrit de ma bisaïeule finit là . Mais je peux suppléer par quelques correspondances à certains détails qui ne manquent pas d'attraits ; lors même que ces dames et ces messieurs étaient de très-bon . ton, ils n'étaient pas exempts de certaines petites faibles- ses ; de quelques infractions à ladouceur,à la tolérance, à cette égalité d'humeur qui fait le charme du Moment dans la douce orgie, c'est ainsi qu'ils appellent un bon