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118                    LE MYTHE ij'lO.

bolistes par l'idée. Quand ils ne s'égarent pas. ils doivent
aboutir au même résultat, qui est de rendre son vrai sens
à une langue qu'on ne comprenait plus.
   Ainsi ces deux doctrines, dans ce qu'elles ont de vrai,
s'entr'aident et se complètent au lieu de s'exclure. Elles ne
sauraient non plus rejeter entièrement l'école historique,
révhémérisme, sans se mettre dans l'impossibilité d'ex-
pliquer les détails locaux qui fixent sur un sol déterminé
une notable partie des fables, de celles au moins qui for-
ment les couches secondaires de la mythologie. L'analyse
du mythe d'Io nous a montré aussi que les fables de plu-
 sieurs peuples pouvaient se souder pour n'en former plus
qu'une, et que la science a le droit de rechercher par
voie de comparaison ces influences étrangères. Par là se
trouve établi ce qui était le second objet de notre travail,
 que toutes les écoles mythologiques peuvent avoir leur
 part, une part légitime, dans l'explication des mythes, de
 quelques-uns au moins ; que tous les systèmes sont vrais
 si on les ramène à leurs justes limites, qu'ils ne devien-
 nent faux qu'en voulant être seuls vrais.
   Dans la science des religions comme dans toutes les au-
tres, l'esprit d'exclusion est une source certaine d'erreur.
L'éclectisme ne saurait aller jusqu'à concilier ce qui est
vraiment contradictoire ; mais il montre souvent, et c'est
là son mérite, que la contradiction n'est qu'apparente, et
qu'elle cesse du moment où les vérités qui semblaient
s'exclure sont réduites à leurs véritables termes. Nous
serions heureux si les recherches qui précèdent suffisaient
à démontrer qu'il a un rôle dans la science des mythes ;
et, en éclairant un point spécial, àmettre en pleine lumière-
ce qui est plus important, une question de méthode appli-
cable à tous les problèmes de la mythologie.