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30 ANOBLISSEMENT D'UN MINEUR LYONNAIS. il donna des preuves de valeur qui lui méritèrent l'ordre de chevalerie. Il continua l'œuvre fructueuse de l'exploi- tation des mines. Dans son testament du 3 novembre 1464 (analysé trop brièvement par Le Laboureur), Jean Jossard, chevalier, seigneur de Châtillon-d'Azergues, légua à ses deux filles le revenu de ses mines « de Cona et du Mont-de-Pampalieu (1). » C'est sans doute ce per- sonnage qui fut l'associé de Jacques Cœur, lequel avait des intérêts dans les mines de Cosne et de Pampalieu citées sur le compte de ses biens confisqués (2). Entre la noblesse et la haute industrie il n'y avait pas incompatibilité (3). Au xive sièclele, sfamilles chevaleres- ques, Raybe, d'Albon, d'Epinac, Laye, possédèrent et firent valoir des mines, comme les Moissard, les Chou- chard, les La Mure,les Frippier et les Rossignol, familles bourgeoises du même temps (4). Une heureuse émulation existait entre ces personnes de condition inégale, elle les (1) Arch. départ. M!S de Le Laboureur, p. 163.—Vaehez : ChâtiUon d'Asergues, p. 43. (2) Archiv. nationales : K, 329. — 11 est possible que Jean Jossard ait acquis ces mines des héritiers de l'argentier, auxquels elles avaient été restituées. (3) M. Vaehez (Châtillon-d'Azergues, p. 42) a eu raison de dire que l'exploitation des mines n'était pas une cause de dérogeance. Au reste, les romanciers, les dramaturges, les malfaiteurs de l'histoire et des lettres ont beaucoup exagéré l'oisiveté orgueilleuse de l'ancienne no- blesse. (4) Documents entre les mains de l'auteur de cette notice. — Des associations semblables entre nobles et roturiers existaient en Lyon- nais au xvie siècle. Voyez : Le Domaine ordinaire de Lyonnais, ou notice analytique des comptes domaniaux pendant les années 4823 a •/S25, par V. de Valous ; ce travail est inséré dans les Mémoires de la Société littéraire de Lyon, année 1865. Il y est question des extrac- tions et du revenu des mines de plomb argentifère du lyonnais.