page suivante »
2G ANOBLISSEMENT D*UN MINEUR LYONNAIS. le-Château (1). Cette dernière acquisition fut faite au prix de 3000 écus d'or. En outre, les douze florins et six gros,montant de la cote d'imposition communale en 1388, portent en évaluant suivant l'usage moyen du temps (un denier pour livre), à environ cent-vingt mille francs de notre monnaie la valeur de son vaillant ou de ses biens situés dans l'enceinte de la ville (2). L'hérédité, les profits du barreau et des offices, une alliance peut- être somptueuse (3) ne donnent point la raison absolue de cette grande fortune. A quelle autre cause attribuer une prospérité si rapidement prodigieuse ? À l'exploita- tion des mines. C'est la solution probable d'une question embarrassante que la rareté des documents rend fort dif- ficile à étudier. On a déjà présenté sur ce point important de notre histoire métallurgique des faits réels et des con- jectures (4). L'association de Jossard avec Jacques Cœur a été affirmée. Si l'on ne peut nier absolument les rela- tions que l'on a supposées entre ces personnages qui tous deux avaient des possessions et des intérêts dans la villa de Lyon, on peut établir que le célèbre argentier, né vers 1395, commençait à peine sa fortune, qu'il appa- raissait dans les affaires (5), lorsque Jossard terminait sa carrière vers 1420. Il est certain que ce haut magistrat (1) Voyez, Le Laboureur : Mazures de l'Ile-Barbe.—Archives histo- riques du Rhône, tom. V. — Vaehez : Châtillon-d'Azergues, Lyon, 1869, in-8. (2) Arch. municip. comptabilité de Jacquemet de Gez (CC, série non cotée). (3) Il avait épousé Marguerite de Lacroix, nommée dans le testa- ment de son gendre Bernard de Varey, en 1440. (4) Poyet, Documents pour servir à l'histoire des mines du Lyon- nais, (Mém, de l'Acad. des sciences de Lyon, année 1861. — Vaehez : Châtillon-d'Azergues, Lyon, 1869, in-8. (5) P. Clément: Jacques Cœur et Charles VU, Paris, 1843, in-8.