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20          ANOBLISSEMENT »'oK MINEUR LYONNAIS.
       c
 Au xvi siècle, ces deux expressions n'eurent plus cette
 signification commune et absolue. Mais presque toutes
 les familles nobles conservèrent l'aptitude guerrière, et
 mues par le sentiment patriotique le plus pur, persistè-
 rent à payer largement l'impôt de leur sang généreux.
 De nos jours, cette classe qui a plus de vains honneurs
 et de titres inutiles que de privilèges, continue à se dé-
 vouer sans ambition comme sans profits au salut de la
 patrie.
    Pendant le xive siècle, les premiers citoyens de la
 ville de Lyon ne voulurent point changer leur condition;
 ils préférèrent le commerce qui les enrichissait et les
 faisait vivre confortablement, à un honneur précaire et
 dangereux. Placés sous la bannière des vaillantes cor-
 porations, ils s'appliquèrent à conserver leur influence
 communale qui les rendait redoutables et ils ne recher-
 chèrent point un seigneuriage isolé et souvent illusoire
 qui les aurait contraint à remplir le devoir militaire à
 l'extérieur du territoire de leur puissante ville. Certes,
 leurs aïeux et leurs prédécesseurs avaient donné des
 preuves complètes de valeur pendant la longue et héroï-
 que lutte causée par la légitime revendication de droits
imprescriptibles.
    C'était au généreux et constant sacrifice de leurs vies
et de leurs biens, c'était à une sagesse, à une perspica-
cité et à une modération vraiment extraordinaires ,
qu'ils devaient la conquête des précieuses libellés et
franchises de la Commune. Ils se tenaient prêts à les
conserver par la force, à repousser l'assaillant du dehors,
le bourguignon, l'anglais, le routier, à dompter les traî-
tres soulevés par les émissaires étrangers, mais ils ne
voulaient point chevaucher ni guerroyer, au loin. Ils
abandonnaient avec empressement cette dangereuse be-