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                       POESIE.                           9




            Traduction de E. Beauveric




        SUR LA MORT DU CHRIST


Au dernier cri jeté par Jésus défaillant,
Les morts quittent la nuit du cercueil qui les presse.
Le mont s'agite. Adam, surpris et somnolent,
Lève sa tête pâle et sur ses pieds se dresse.

Il tourne autour de lui son regard éperdu,
Et, tout à coup, frappé d'une stupeur plus grande,
A l'aspect de la Croix, il frissonne et demande
Qui donc à ce gibet sanglant est suspendu ?

En l'apprenant, saisi de honte et d'épouvante,
Il porte sur son front une main repentante,
Arrache ses cheveux et se meurtrit le sein.

Et, se tournant en pleurs vers sa triste compagne,
Il trouble par ce cri l'écho de la montagne :
C'est toi qui de mon Dieu m'a rendu l'assassin.