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BIBLIOGRAPHIE. 453 M. de laSizeranne n'a pas eu l'intention de-faire une épo- pée. Il était difficile d'introduire le merveilleux dans des évé- nements aussi rapprochés de nous, bien qu'on ait essayé plus d'une fois de les dénaturer d'une autre manière. Une œuvre d'imagination n'aurait pas répondu à la pensée de l'auteur. Il s'agissait de rétablir les faits dans leur exactitude historique et de répondre a la calomnie par la vérité. Tel a été le but que s'est proposé M. Monier de la Sizeranne lorsqu'il a publié son poème sous le titre de poème histo- rique. Et cependant, bien qu'il ait suivi l'histoire presque pas à pas, son œuvre n'est point dépourvue de création. Ainsi c'est une idée très-heureuse et qui appartient complè- tement au poète que la prophétie faite par le vieux primat de Hongrie sur son lit de mort a Marie-Thérèse et h sa fille. Quel malheur loin du cloître a-t-elle donc à craindre ? Serait-ce d'un époux l'outrage ou l'abandon? Le vieillard fit un signe, et le signe était : Non ! L'exil deviendrait-il quelque jour son partage? Un non fut répondu par le même langage. Quel terme aurait, du moins, son supplice cruel ? Et les yeux du mourant indiquèrent le Ciel ! ! ! Cet épisode, le seul qui ne soit pas emprunté à l'histoire, encadre admirablement le récit des malheurs de Marie- Antoinette. La prédiction de l'ermite sera rappelée plus tard; et, lorsqu'au milieu de la fête de Vienne, Marie-Thérèse a pro- mis a l'ambassadeur de France d'unir sa fille au Dauphin, la jeune princesse s'évanouit, la fête est troublée, les danses sont suspendues. On entendait ces mots se répétant tout bas : Est-il vrai qu'elle ait dit : L'ermite ne veut pas?... M. de la Sizeranne semble avoir adopté dans ses vers le