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430                            HISTOIRE

cré à la mère de Dieu et construit par les premiers chrétiens
à la naissance d'une fontaine renommée que nos pères, les
Gaulois, avaient eu en profonde vénération et où les Druides
recevaient les vœux et les prières des malades qui, de toutes
parts, venaient y chercher leur guérison (1).
   Le château de Varey se îrouve aujourd'hui tellement en-
louré d'appellations sarrasines qu'il n'est pas douteux pour
nous qu'il n'ait succombé sous les rudes assauts qui lui furent
livrés. Il n'est pas moins certain que lorsqu'il succomba ce ne
fut qu'à la suite d un siège meurtrier et d'affreux combats.
             Voulait aussi terminer sa carrière,
             Mais les guerriers l'environnent soudain,
             Prennent son fer, en désarment sa main,
             Et, sans repondre à sa rage impuissante,
             De la margelle encor toute sanglante
             Le font tomber, après de longs efforts,
             Près de sa fdie et près de ses trésors.
               Ainsi périt ce guerrier sanguinaire.
             Les Sarrasins, dans leur sombre colère,
             Pour ajouter à ces scènes d'horreur
             Avaient du puits comblé la profondeur ;
             Vainqueurs, enfin, ils volaient au pillage;
             Voilà qu'un cri court d'étage en étage ;
             Un incendie envahit le manoir ;
             Tout se consume, el les ombres du soir
             Aux ennemis laissent voir deux négresses
             Qui, secouant leurs torches vengeresses,
             Brûlent ces tours où pleura le malheur.
 (1) « Il est du moins certain que la chapelle d'Ambronay, sur les ruines
de laquelle l'illustreBarnard vint fonder, en 802 ou 803, l'abbaye d'Am-
bronay avait été renversée par les païens, soit qu'alors on taxât de paga-
nisme toute croyance qui n'était pas chrétienne, soit que le plus grand
nombre des Mauritanes fussent ici des Bcrbers, qui étaient effectivement
idolâtres. — Ubi renovala quœdam ecclesia, in honore Dei genitricis olim
construeta, sed a paganis postmodùm aversa, in ipso loco abbaliam cons-
truxit. Antérieurement à 802 ces païens n'étaient pas des Hongres ; ils ne
pouvaient être que des Sarrasins. » — D . Monnier, Etudes arch. sur le
Bugey, p . 156.