Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                     LE QUARTIER DU MASSU.                        419

bérardière, chevalier de l'ordre royal et militaire de Saint-
Louis, ancien commandant du second bataillon du régi-
ment de Limousin, étant décédé, laissa une veuve, Mar-
guerite Henning. JI était propriétaire du susdit domaine,
qui àsamortpassa légalement — n'ayant probablement
pas fait de testament — entre les mains de Jeanne Dela-
bérardière, sa sœur, épouse de Jean-François Chaize,
sieur de la Coste. Il paraîtrait que la veuve de Gabriel pei-
née de voir ce domaine devenir la propriété de sa parente,
ne voulait pas en livrer les clés, et opposait à toutes les
demandes les obstacles de la force d'inertie. Bref, une
signification à la requête des conjoints Chaize fut donnée
à la veuve Delabérardière. L'huissier Bistel se trans-
porta sur les lieux, le 19 octobre 1742, à 8 heures du
matin, et il envoya le granger chercher les clés au domi-
cile de ladite veuve, demeurant àChampvert ; heureuse-
ment il les rapporta, et l'on n'eut pas besoin de requérir
un serrurier pour ouvrir les portes. Alors commença la
prise de possession, dont l'huissier fait ainsi la descrip-
tion, que je copie en conservant l'orthographe (1). «Jai
 « pris les sieur et dame mariés, impétrants, par leurs
 « mains droites, et leur ai fait faire l'ouverture de toutes
 « les portes dudit domaine avec les clefs, leurs ayant
 « remises en leur pouvoir, et les ai fait entrer dans y
 « celui, composant une maison haute, moyenne et basse,

  (1) Les fautes d'orthographe, dans le verbal de l'huissier, sont pro-
bablement du clerc ou du recors, qui avait écrit sous la dictée de son
patron. Les huissiers de Lyon, au XVIII" siècle, avaient reçu comme
ceux d'aujourd'hui une certaine éducation. La plupart étaient peut-être
plus estimés que les procureurs, et cependant parmi ces derniers il y
avait des hommes très-recommandables. (Note de M. Péricaud.)