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394                      HISTOIRE.

• Mais lorsque l'ennemi, guidé; par des enfants ingrats,
 parut à la frontière, quelque faibles que fussent alors les
 forces militaires de la France, désorganisées par l'émi-
 gration , elles furent assez puissantes, grâce à la centra-
 lisation et à l'enthousiasme populaire, pour repousser
 des armées aguerries et pourvues de tout. En vain les
 émigrés avaient compté sur leurs relations anciennes :
 ils trouvèrent partout une administration nouvelle,
 d'autant plus forte qu'elle émanait d'un plus grand
 nombre de citoyens, et s'appuyait sur des populations
 dont on avait rétabli plutôt que brisé les liens sociaux.
 Car c'est un fait auquel on n'a pas assez pris garde, que
 le soin qu'eut l'Assemblée de laisser les populations se
 grouper elles-mêmes autant que possible suivant les affi-
 nités diverses, ne se réservant que la décision définitive.
 Nous avons vu qu'en ce qui concerne la Généralité de
 Lyon, elle ne décida rien qui ne fût rigoureusement juste,
 témoin ses décrets relatifs aux territoires de Bourg-Ar-
 gental et de Chaufour.
    Pour donner une idée des obstacles qu'eut à vaincre
 l'Assemblée, nous allons faire connaître les demandes
 principales qui se produisirent dans les trois provinces de
 Lyonnais, Forez et Beaujolais à l'occasion de l'organi-
 sation départementale, seul objet qui nous occupe ici.
    Et d'abord nous signalerons la demande d'une partie
 du Forez et du Beaujolais d'être détachée de Lyon. Une
 chose assez singulière, c'est que les deux chefs-lieux
 féodaux, Monlbrison et Beaujeu, tombèrent d'accord sur
 ce poiut, espérant par là, le premier devenir chef-lieu de
 département, et le second chef-lieu de district. Montbri-
 son se donna un mouvement extraordinaire pour cela.