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HISTOIRE. 297 comité, disait-il, dans un discours fort obscur, présente plutôt une théorie satisfaisante qu'une pratique aisée... Les différences de population dans une étendue égale rendront nécessairement les divisions inégales en impor- tance. Le génie des peuples, les grandes villes formant des touts particuliers, les diversités d'intérêts des habi- tations commerçantes et des villes agricoles, etc., ren- dront ces divisions difficiles et dangereuses. Combien, par exemple, la province que je représente n'aura-t-elle pas à se plaindre si elle est réunie à Lyon ? Le Forez est divisé sur la carte en deux parties, l'une réunie au Beau- jolais, l'autre au Lyonnais; bornée de toutes parts par des montagnes presque inaccessibles, concentrée en elle- même, ayant des intérêts particuliers, par des localités et des circonstances qui n'existent que dans elle, il est important pour sa prospérité, pour son avantage poli- tique, qu'elle se régisse elle-même : elle avait autrefois demandé une administration particulière, elle le de- mande encore. » Nous ignorons la circonstance à laquelle la fin du dis- cours de M. Delandine faisait allusion; peut-être vou- lait-il parler seulement de l'ancienne administration du comté de Forez, distincte de celle de la baronnie de Lyon. Dans ce cas, on aurait pu lui répondre que la division du Lyonnais s'était opérée jadis non dans l'intérêt des populations, mais dans celui de ses chefs, et n'avait, grâce à Dieu, pas créé des antipathies entre les fractions d'un même peuple. Quoi qu'il en soil, dans les réunions préparatoires des députés des provinces qui eurent lieu au mois de décembre 1789, M. Delandine s'efforça de gagner à sa cause les députés du Beaujolais. Quelques-